Tuesday, September 13, 2011

Lohen-Grin, Grin-Lohen

Speranza

Le Loherain Garin s'en va vers la chapelle que fit l'ermite;

il marche l'épée tirée, l'écu mis en avant, tout à pied, défendant son parti.

Le duc entre en courant dans le moutier, il va offrir son écu sur l'autel et réclame l'assistance de dieu qui ne mentit jamais : " J'ai péché envers vous , Seigneur, cela me cause du chagrin ; de même que vous pardonnâtes vraiment à Longin le coup mortel dont il vous a frappé, de même gardez-moi de mort et péril. Si je l'avais pu, je serais allé vous servir en juste croisade contre les Sarrazins ". Mais voici là-dessus l'évêque Lancelin, avec lui Guillaume l'Orgueilleux, de Monclin, le comte Fromont et son fils Fromondin. Ils font remplir le moutier des gens de leur parage. Le comte Guillaume frappe son compère, lui donne un grand coup de l'épieu poitevin, dont il lui enfonce tout le fer dans le corps, il lui brise deux des côtes du milieu, tellement le coup fut violent ; Garin tombe à terre. Le Loherain s'est relevé sur ses pieds et tire l'épée dès qu'il a senti la mort, il frappe de terribles et merveilleux coups ; que de blessés, que de tués ! Le baron en a mis à mal plus de quatorze. Enfin l'évêque Lancelin le frappe, ainsi que le vieux Fromont et son fils Fromondin ; ils ont fait mourir le duc, que Dieu lui fasse merci ! Garin gît parmi ceux qu'il a tués comme un chêne au milieu de petits arbres... "

D'après La mort de Garin le Loherain, vers 4729-4753.

No comments:

Post a Comment